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Zone 30 à Ixelles

publié le: 28/06/2018
Zone 30 à Ixelles
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Article du Soir du 28 Zone 30 : Ixelles en route vers une mobilité apaisée

Le Soir - 28 juin 2018
Page 32
* Le Soir : Bruxelles
 
Après le sud du territoire, c’est cette fois au nord que les automobilistes sont invités à lever le pied. Une période de transition est prévue avant de passer, si nécessaire, aux dispositifs ralentisseurs et radars fixes.
Profitant du réaménagement de la plus homonyme de ses chaussées, Ixelles fonce tout droit vers une mobilité apaisée. Après avoir généralisé (hormis les grands axes) le 30 km/h dans la partie sud de son territoire, la commune s’apprête à faire de même dans le nord. Initialement prévu ce 30 juin, le dispositif devrait finalement entrer en vigueur le 7 juillet prochain. « Le but étant avant tout de coller avec l’inauguration de la chaussée d’Ixelles » , précise Caroline Désir, l’échevine socialiste en charge de la Mobilité.

Répression en vue

au sud

Les plus observateurs auront sans doute remarqué que les ouvriers communaux ont déjà lancé les marquages et l’installation de panneaux délimitant la nouvelle zone. « Comme nous ne voulions pas être en retard, du coup, nous voilà un peu en avance », sourit l’échevine qui précise toutefois que lesdits panneaux resteront masqués jusqu’au jour J. On l’a dit, les grands axes ne sont pas concernés par cette mesure et si des peintures « zone 30 » ont été apposées sur certains d’entre eux, c’est pour une raison bien précise comme c’est le cas, par exemple du côté de la rue du Trône à deux pas de la place de Londres. « Ce n’est pas dans le périmètre mais comme c’est le cas aussi notamment un peu plus loin avenue de la Couronne, c’est parce qu’il y a une école à proximité. »

La zone 30 a donc plus que jamais la cote en Région bruxelloise où nombre de communes ont déjà opté pour l’obligation de lever le pied. Reste, et tel est bien évidemment le nerf de la guerre, à faire respecter les limitations de vitesse. C’est sans conteste le plus grand écueil, comme on le reconnaît à Ixelles où l’on peut toutefois s’appuyer sur l’expérience engrangée depuis la mise en zone 30 du sud de la commune. « Nous avions un certain retard en termes de zone 30 , contextualise Caroline Désir. On a commencé par le sud car nous avions énormément de plaintes de riverains concernant des vitesses excessives. Nous avons opté pour une gradation dans la méthodologie en plaçant d’abord les panneaux et les marquages avant d’ajouter les radars préventifs. »

Pas de répression ni d’aménagement physique au menu, donc, au grand dam notamment de l’opposition écolo, le conseiller Yves Rouyet dénonçant une « fake zone 30 », les mesures imaginées par la commune n’empêchant pas les automobilistes de dépasser les bornes. Une critique entendue par l’échevine de la Mobilité qui peut désormais compter sur un premier bilan dans le secteur sud, grâce aux vitesses enregistrées par les radars préventifs.

« Les premières conclusions nous font dire que ce n’est pas suffisant , reconnaît Caroline Désir. Nous allons donc prendre une série de mesures dans les endroits problématiques en installant des casse-vitesse et des plateaux mais aussi des radars sanctionnateurs. Je pense par exemple à l’avenue d’Italie où l’on constate vraiment que la vitesse est excessive et ce, alors qu’il y a une entrée d’école. » Un plateau ralentisseur y sera aménagé avant la prochaine rentrée.

Une requête sera par ailleurs introduite auprès de la zone de police. « Nous allons faire une demande concernant l’avenue Pesage pour placer des radars fixes car toutes les mesures indiquent que les excès de vitesse explosent. Comme le tram y passe, nous ne pouvons prévoir de casse-vitesse, nous avons donc choisi un radar. Nous essayons de trouver des solutions sur mesure. » Et l’échevine de répondre aux critiques des verts. « Beaucoup de gens nous ont reproché de faire les choses de manière graduelle mais nous trouvons que cela permet d’offrir une meilleure réponse, plus adaptée aux réalités de terrain. Nous voulions aussi laisser un peu de temps aux automobilistes pour s’habituer au nouveau dispositif. mais, comme on nous l’avait prédit, tout cela ne suffit pas, nous allons aller plus loin. »

C’est un tempo identique qui sera appliqué, dès le 7 juillet, dans le secteur nord. « Nous allons effectivement avancer pas à pas tout en bénéficiant de l’expérience du sud mais, dans le nord, la typologie des rues est un peu différente avec des rues beaucoup plus étroites et souvent en sens unique, ce sera donc plus facile à mettre en œuvre. »

Sus au trafic de transit

On l’a dit, ce bouleversement est intimement lié à la rénovation de la chaussée d’Ixelles qui, pour rappel, ne sera plus accessible aux automobilistes, à part aux riverains et autres taxis, de 7 à 19 heures. « Les habitants nous ont suivis dans ce projet tout en précisant qu’ils ne souhaitaient pas, alors que la circulation sera coupée chaussée d’Ixelles, que le trafic de transit explose dans des rues qui ne sont pas configurées pour cela. Nous avons donc eu une double réflexion par rapport à cela. Nous avons décidé de faire un plan de circulation contraignant pour essayer d’empêcher le trafic de transit et de placer tout ce pentagone en zone 30, ces deux mesures se renforçant l’une l’autre pour offrir un grand espace d’apaisement au niveau de la circulation. » Zone 30 et plan de circulation seront donc lancés lors de l’inauguration de la chaussée d’Ixelles. « Contrairement à ce qui s’est passé pour le sud où nous avons attendu plusieurs mois, les radars préventifs seront installés immédiatement. » Le plan de circulation sera, lui, susceptible d’évoluer. « Difficile de prédire avec exactitude le comportement des gens, nous avons donc prévu de faire des comptages avant les travaux, ce qui a été fait et nous en ferons de nouveaux après les vacances. Nous mettrons en place un observatoire de la zone en collaboration avec la Région, la commune mais aussi des habitants pour faire évoluer les choses petit à petit. Ce ne sera pas simple sachant que certains trouvent que nous n’allons pas assez loin d’autres que nous allons trop loin. Il faudra trouver un équilibre. Rien n’est donc figé, nous souhaitons que cela se passe au mieux et que les gens puissent respirer dans leur quartier. »

PATRICE LEPRINCE

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